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Éducation aux médias : et si le Cameroun s’inspirait des modèles étrangers ?

Entre la rigueur finlandaise, l’esprit critique suisse, la coordination française et la participation belge, que peut apprendre le Cameroun pour construire son propre modèle d’éducation aux médias et à l’information ? Pourquoi l’éducation aux médias est urgente au Cameroun La désinformation circule plus vite que la vérité. Les jeunes camerounais grandissent connectés, mais rarement formés à décrypter ce qu’ils lisent, regardent ou partagent. Dans un environnement numérique saturé, l’esprit critique devient une compétence vitale. L’éducation aux médias et à l’information (EMI) n’est pas seulement une affaire d’école : c’est une question de démocratie, de paix sociale et de citoyenneté numérique. Et si le Cameroun regardait ce qui se fait ailleurs pour imaginer sa propre voie ? Ce que font les autres : 4 modèles inspirants La Finlande : l’esprit critique comme réflexe national Souvent citée en exemple, la Finlande a intégré l’EMI au cœur de son système éducatif. Chaque élève y apprend à vérifier les sources, analyser les intentions derrière les messages et comprendre le rôle des médias dans la démocratie. Ce n’est pas une matière isolée, mais un fil conducteur présent dans toutes les disciplines. Résultat : une population parmi les plus résistantes à la désinformation dans le monde. La Suisse : un modèle de coéducation En Suisse, l’éducation aux médias repose sur un dialogue permanent entre école, familles et médias. Des programmes locaux favorisent les débats intergénérationnels autour du numérique, et les élèves participent eux-mêmes à la création de contenus et aux débats. L’approche est collaborative, fondée sur la confiance et la participation de tous les acteurs éducatifs. La France : une structuration nationale Depuis 1983, la France dispose du CLEMI (Centre pour l’éducation aux médias et à l’information), qui coordonne les actions à l’échelle du pays. Il forme les enseignants, développe des ressources pédagogiques et soutient des initiatives scolaires comme la « Semaine de la presse et des médias à l’école (SPME) ». Ce modèle montre l’importance d’une stratégie nationale claire et soutenue par les pouvoirs publics. La Belgique : l’éducation par la pratique En Belgique, l’EMI s’est construite autour des initiatives de la société civile et de l’éducation populaire. Les jeunes y sont encouragés à devenir acteurs : à produire eux-mêmes des podcasts, des journaux ou des vidéos, pour mieux comprendre les mécanismes médiatiques. C’est une approche vivante, horizontale et participative, centrée sur l’expérimentation. Lire aussi : Internet sous pression : quand la désinformation cache la répression numérique  Et le Cameroun dans tout ça ? Le Cameroun ne part pas de zéro. Il avance, mais sans cadre national solide. Dans les écoles, l’EMI reste peu présente. Pourtant, sur le terrain, des acteurs locaux innovent et agissent. Depuis quelques années, des initiatives locales émergent pour combler le vide laissé par l’absence d’une véritable politique nationale d’éducation aux médias et à l’information. Si l’école camerounaise reste encore peu outillée pour former les élèves à la lecture critique de l’information, des organisations de la société civile ont pris le relais, avec conviction et créativité. Parmi elles, Class Pro : qui en a fait un combat quotidien. Elle se distingue par son approche communautaire et critique. Fondée en 2022, l’association s’est donnée pour mission de rendre l’EMI accessible à tous les publics – jeunes, enseignants, journalistes, femmes et leaders communautaires à travers des projets comme #VOFEM, #JeunesVoixCritiques ou la Bourse EMI. Sa devise, « L’EMI sur tous les fronts », traduit bien sa vision : l’esprit critique est un outil d’émancipation et de justice sociale. Aux côtés de Class Pro, Eduk-Média. Pionnière et autre actrice clé, elle œuvre également à sensibiliser et former, notamment dans le milieu scolaire. L’organisation s’investit dans la production de contenus pédagogiques, la formation d’enseignants et la promotion d’un usage responsable du numérique. Ces deux acteurs illustrent la vitalité d’une société civile camerounaise qui ne se résigne pas à attendre des réformes venues d’en haut. Pourtant, le défi reste de taille : comment faire passer ces initiatives pionnières à l’échelle nationale ? Sans un cadre institutionnel clair, un appui public et une coordination entre les acteurs, l’EMI au Cameroun risque de rester cantonnée à des actions ponctuelles, alors qu’elle devrait devenir un pilier de l’éducation citoyenne et numérique. S’inspirer sans copier : vers un modèle camerounais S’inspirer de l’étranger, oui. Copier, non. Chaque pays a développé son approche en fonction de son histoire, de sa culture et de ses priorités. Le Cameroun, lui aussi, peut inventer sa propre voie, en combinant le meilleur des modèles existants : – De la Finlande, il peut tirer la rigueur pédagogique et la transversalité de l’enseignement critique. – De la Suisse, la co-construction entre acteurs éducatifs, médias et familles. – De la France, la structuration institutionnelle et la formation des enseignants. – De la Belgique, l’apprentissage par la pratique et la participation des jeunes. En adaptant ces forces à ses réalités locales : diversité linguistique, fractures numériques, contexte social et politique, le Cameroun peut bâtir une culture médiatique citoyenne et inclusive, au service de la démocratie. Lire aussi: Quand l’humour éveille l’esprit critique Construire notre propre modèle L’éducation aux médias n’est pas un luxe réservé aux pays du Nord. Elle est une condition de la liberté d’expression, du vivre-ensemble et du développement. Le Cameroun dispose déjà d’acteurs engagés, de jeunes créatifs, d’enseignants curieux et de médias désireux de mieux informer. Il ne manque plus qu’une vision partagée, une volonté politique et des synergies. Construire un modèle national d’EMI, c’est construire une société plus libre, plus critique et plus responsable. Au cœur de cette ambition, Class Pro porte une vision claire : « Faire de chaque citoyen un acteur éclairé et responsable du numérique, capable de naviguer, créer et collaborer dans un environnement digital inclusif, éthique et résilient, où l’éducation aux médias et à l’information est une priorité partagée par tous. » Surtout un environnement où chaque citoyen camerounais sache lire, comprendre et agir dans le monde médiatique. Le défi est grand, mais la route est tracée. Avec des acteurs engagés, des jeunes créatifs et des enseignants curieux, le Cameroun peut devenir

Bilan à mi-parcours de la campagne #JeunesVoixCritiques

Portée par Badal FOHMOH, en collaboration avec Class Pro, propulsée par Digital Democracy Initiatives et soutenue par la Youth Democracy Cohort, la campagne #JeunesVoixCritiques donne la parole à dix jeunes Camerounais et Camerounaises qui utilisent les médias et le numérique pour bâtir des sociétés plus justes, inclusives et éclairées Cette initiative s’inscrit dans le prolongement du projet Digitalise Youth, qui vise à renforcer la participation démocratique en ligne, à lutter contre la désinformation et à protéger les droits numériques. Ce projet soutient les jeunes activistes et les organisations de la société civile (OSC) dans 14 pays au Sahel et dans les régions voisines en leur permettant de développer leurs compétences numériques et leur engagement politique en ligne. Mis en œuvre par le consortium European Partnership for Democracy, Africtivistes, Code For Africa, CFImedias, Scouting in Africa et Kofi Annan Foundation, le projet dote les jeunes activistes, les OSC et les médias d’outils nécessaires pour lutter contre la désinformation, se protéger des menaces numériques et défendre les droits numériques. Une génération critique et audacieuse À travers leurs parcours, leurs actions et leurs messages, ces dix jeunes militants numériques incarnent la diversité des combats pour une Afrique plus libre, informée et démocratique. Ils s’expriment sur des thématiques aussi essentielles que la démocratie, la participation citoyenne, le climat, l’égalité des genres, l’éducation ou encore les droits numériques. Les cinq premières voix déjà à l’honneur Depuis le lancement de la campagne, le 15 septembre 2025, journée internationale de la démocratie, cinq voix fortes ont déjà pris la parole à travers des vidéos et des affiches inspirantes diffusées sur les plateformes de Badal FOHMOH, de Class Pro et relayées par de nombreux jeunes à travers le pays et le continent. Cinq premières voix se sont élevées depuis le lancement de la campagne. Cinq femmes, cinq parcours, cinq manières d’incarner une même conviction : le numérique peut être un outil de transformation sociale et démocratique lorsqu’il est guidé par l’esprit critique, la responsabilité et la solidarité. 1- Badal Fohmoh – la voix fondatrice Blogueuse engagée, journaliste multimédia, militante de l’éducation aux médias et à l’information et présidente de Class Pro. Elle est l’initiatrice de la campagne #JeunesVoixCritiques. À travers ses formations, ses chroniques et ses projets, elle invite les jeunes à s’approprier le numérique comme un espace d’action citoyenne. Elle a donc naturellement ouvert la série avec un appel vibrant à l’action : donner aux jeunes les moyens de s’exprimer, de résister à la désinformation et de défendre la démocratie numérique. 2- Tamara N’kom Essesse – la voix de la construction Fondatrice de la Mboko Dream Foundation, Tamara a partagé son engagement pour l’éducation et la culture, convaincue que: “l’éducation est la clé d’un futur plus juste et plus humain”. 3- Ange Sarah – la voix de la mobilisation Militante pour la démocratie et la participation électorale, elle a rappelé à la jeunesse camerounaise que voter, c’est aussi veiller, questionner et construire. 4- Érica Kuissi – la voix créative Activiste climatique et fondatrice du Climate Life Movement, Erica a mis en lumière le lien entre justice climatique et droits humains, en soulignant que la crise climatique est avant tout une crise des droits humains. 5- Florline Kwinga épouse Jung – La voix du courage invisible Actrice, Miss Maman Africa 2025, épouse et mère d’une enfant atteinte d’une maladie rare, Florline Kwing épouse Jung rappelle que l’engagement peut aussi naître de l’intime. À travers son témoignage, elle fait entendre la voix des mères, des familles et de toutes celles qui transforment la douleur en force. « Mon combat est souvent invisible, mais il est vital. » Dix parcours, un même souffle Chacun de ces jeunes fait entendre une voix singulière, mais tous partagent une même conviction : l’information peut devenir une arme pour construire, et non pour diviser. La campagne #JeunesVoixCritiques met en avant des récits authentiques, portés par une jeunesse qui veut comprendre, agir et transformer son environnement. Les cinq autres jeunes figures de la campagne – issues des domaines de l’innovation, de l’inclusion, de la citoyenneté numérique et des droits des femmes et des filles prendront la parole dans les prochaines semaines. Une campagne participative et panafricaine Au-delà de la série vidéo, #JeunesVoixCritiques se veut un espace de dialogue et de mobilisation. Chaque publication invite le public à réagir, à débattre, à relayer et à rejoindre le mouvement. Le partage d’expériences se fait tout au long de la campagne, et le café citoyen viendra clore celle-ci. Lire aussi: Jeunes voix critiques : une campagne pour valoriser les militants numériques camerounais Une génération qui inspire Ces cinq premières Jeunes Voix Critiques incarnent la diversité et la force de l’engagement citoyen au féminin. À travers leurs histoires, elles montrent que penser, parler et agir autrement est possible, et qu’ensemble, les jeunes peuvent bâtir un espace numérique plus juste, plus inclusif et plus démocratique. Les chiffres À ce stade de la campagne, les chiffres sont tout aussi impactant que la campagne elle même. Nous enregistrons : 12 000 vues, 2 526 interactions, 120 partages, 562 likes (Facebook uniquement). Ceci sans tenir compte des autres réseaux x (anciennement Twitter), LinkedIn, TikTok et youtube.  Continuez à partager les vidéos, réagissez, commentez, et faites entendre votre propre voix. Parce qu’une démocratie forte a besoin de citoyens critiques, connectés et responsables. Suivez la campagne sur les pages Badal FOHMOH, Class Pro et rejoignez la conversation avec le hashtag #JeunesVoixCritiques. Parce que penser, c’est déjà agir.

Rencontre avec Peter Cunliffe-Jones, fondateur d’Africa Check

Fondateur d’Africa Check et pionnier du fact-checking sur le continent, Peter Cunliffe-Jones a marqué de son empreinte la 4ᵉ édition du Africa Facts Summit, organisée pour la première fois dans un pays francophone, le Sénégal. En marge de l’événement, Class Pro et Fakt ont échangé avec lui sur un sujet central : le lien entre vérification de l’information et éducation aux médias.  Du fact-checking au mouvement panafricain Quand Africa Check a été lancé il y a plus de dix ans, l’idée de créer un réseau panafricain de vérificateurs paraissait ambitieuse. Aujourd’hui, la réalité dépasse les attentes : des dizaines d’organisations, du Nigéria au Cameroun, du Sénégal au Zimbabwe, se sont appropriées cette culture de la rigueur. Ce qui m’a le plus surpris, confie Peter Cunliffe-Jones: « c’est la rapidité avec laquelle la vérification est devenue un mouvement citoyen. Nous sommes passés du journalisme à la communauté. » Une communauté aujourd’hui soudée, diversifiée, et animée par un même objectif : défendre l’intégrité de l’information. Lire aussi: Quand l’humour éveillé l’esprit critique : le regard de Zohoré Lassane au Africa Facts Summit 2025 Le dialogue nécessaire avec l’éducation aux médias Pour le fondateur d’Africa Check, le fact-checking ne doit pas rester un outil réservé aux rédactions, si nous voulons réellement combattre la désinformation, nous devons aider les citoyens à développer eux-mêmes les bons réflexes. Ce dialogue entre vérification et éducation aux médias est crucial, notamment pour toucher les jeunes et les publics en dehors du système scolaire. C’est là que se rejoignent les missions de Class Pro et d’Africa Check : former une génération capable de questionner, d’analyser et de décider à partir de faits. Vers une culture panafricaine de l’esprit critique Les réponses de Peter Cunliffe-Jones à nos questions au #AfricaFactsSummit2025 a réaffirmé une conviction que partage Class Pro : la vérification n’a de sens que si elle se transforme en éducation. C’est à ce prix que l’Afrique construira une société où la vérité ne sera pas seulement recherchée, mais comprise et partagée. Ensemble, construisons une Afrique critique, informée et résiliente.

Quand l’humour éveille l’esprit critique: le regard de Lozoré Lassane au Africa Facts Summit 2025

Dans la salle du #AfricaFactsSummit2025 à Dakar, les mots s’entrechoquent, les idées se croisent, les voix s’élèvent. Et, au fond, un crayon danse sur le papier. À chaque trait, un message. À chaque sourire esquissé, une réflexion. Zohoré Lassane, caricaturiste ivoirien pour Cartooning for Peace, a accompagné les débats en dessinant en simultané. Tandis que les participants échangeaient sur la désinformation, la démocratie et l’intégrité de l’information, lui traduisait ces enjeux complexes en images accessibles, drôles et percutantes. Le contexte : une rencontre entre le trait et la vérification Cette interview singulière s’inscrivait dans une collaboration inspirante entre Class Pro et Fakt, deux organisations africaines engagées pour une information critique et responsable. En marge du sommet, nous avons échangé avec Zohoré Lassane sur le pouvoir du dessin et de l’humour dans l’éducation aux médias et à l’information (EMI). Quel est le moment le plus difficile quand il dessine en direct devant un public ? A-t-il déjà été témoin d’une réaction inattendue ? Quel rôle l’humour et le dessin peuvent-ils jouer dans la sensibilisation et l’éducation aux médias ? À travers ses réponses, l’artiste dévoile la complexité de son métier : capter l’instant, écouter les émotions, traduire le réel sans trahir sa vérité.   Le dessin, une autre forme de fact-checking Pour Zohoré Lassane, le dessin est bien plus qu’un art visuel : c’est une forme d’éducation populaire. Il fait réfléchir, désamorce les tensions et rend les messages plus accessibles, surtout auprès des jeunes publics. “Un dessin peut résumer une conférence entière. Il fait sourire, mais il oblige aussi à penser” confie-t-il. Dans une ère saturée d’images et de fausses nouvelles, l’humour devient une arme douce : il interroge sans agresser, dévoile sans imposer. Chaque caricature devient alors une forme de vérification citoyenne, un miroir de notre société et de ses paradoxes. Lire aussi: Quand le fact-checking et l’éducation aux médias imaginent l’Afrique de demain  L’EMI sous toutes ses formes Les dessins de Zohoré Lassane au sommet ont rappelé combien l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) ne se limite pas aux mots, ni aux écrans. Elle peut aussi se dessiner, se raconter, se rire. C’est tout le sens du travail de Class Pro, qui œuvre à rendre l’EMI vivante, inclusive et créative à travers ses programmes comme #VOFEM (Voix des Femmes et Filles Médiatrices). Une Afrique qui pense, rit et agit En dessinant pendant les débats, Zohoré Lassane a offert un autre regard sur le fact-checking : celui de la satire bienveillante, du trait qui relie au lieu de diviser. Ses dessins sont devenus un espace de dialogue, un lieu de respiration entre deux vérités. Et si, demain, chaque caricature devenait une leçon d’esprit critique ? Ensemble, faisons de l’Afrique une région critique, informée et résiliente.

Quand le fact-checking et l’éducation aux médias imaginent l’Afrique de demain

Une initiative Class Pro × Fakt au Africa Facts Summit 2025. Et si l’Afrique de demain se construisait d’abord par la qualité de son information ? Lors de la 4ᵉ édition du Africa Facts Summit, organisée pour la première fois dans un pays francophone, à Dakar (Sénégal), Class Pro et Fakt ont uni leurs forces autour d’une question simple mais puissante : Une question posée aux participants du sommet: journalistes, formateurs, fact-checkeurs, acteurs associatifs pour recueillir leurs visions et leurs espoirs. Des mots qui dessinent un futur Les réponses, capturées dans une vidéo diffusée lors du sommet, résonnent comme un manifeste collectif : autonome, avertie, fiabilité, intégrité, démocratique, pacifique, sérénité… Autant de mots qui traduisent notre conviction partagée avec Fakt : quand l’information est comprise, partagée et vérifiée, elle devient une force d’émancipation. Cette capsule, née d’une collaboration entre Class Pro et Fakt, illustre la vitalité d’une génération africaine décidée à défendre la vérité et à promouvoir une citoyenneté critique. Lire aussi: Class Pro s’installe au Sénégal : Une nouvelle étape dans l’aventure panafricaine de l’EMI Une alliance pour une Afrique critique et résiliente Le Africa Facts Summit est l’un des plus grands rendez-vous panafricains consacrés à la vérification de l’information. Pendant deux jours, des experts venus du continent et d’ailleurs ont échangé sur un thème central : « Renforcer l’intégrité de l’information, sauvegarder la démocratie. » Pour Class Pro, y présenter le programme VOFEM – Voix des Femmes et Filles Médiatrices a été une belle occasion de rappeler que la résilience informationnelle se construit aussi avec les femmes et les jeunes, premières cibles et premières actrices du changement. L’éducation aux médias comme socle commun À travers ses initiatives, Class Pro continue de promouvoir l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) comme un levier essentiel pour une société plus juste, inclusive et démocratique. Cette rencontre à Dakar en a offert la preuve : l’EMI n’est plus une option, mais un droit et une responsabilité collective. Ensemble, éclairons chaque décision De ces échanges et de cette vidéo, une certitude se dégage : l’Afrique de demain se construira grâce à des citoyens n se construira grâce à des citoyens capables de questionner, vérifier, comprendre et transmettre l’information avec rigueur. Ensemble, construisons un futur où l’information éclaire chaque décision. Découvrez la vidéo complète ici

Class Pro s’installe au Sénégal : une nouvelle étape dans l’aventure panafricaine de l’EMI

Sous le ciel ensoleillé de Dakar, une page importante s’est tournée pour Class Pro. À l’occasion du Africa Facts Summit 2025, la présidente fondatrice Badal Fohmoh a procédé à l’installation officielle du bureau national de Class Pro Sénégal, marquant une nouvelle étape dans l’expansion panafricaine de l’association L’EMI sur tous les fronts, désormais au cœur du Sénégal Fondée au Cameroun en 2022, Class Pro porte depuis ses débuts une ambition claire : rendre l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) accessible, vivante et inclusive, partout où le besoin d’esprit critique se fait sentir. Du Cameroun au Sénégal, le message reste le même : former, informer et inspirer.En s’implantant à Dakar, Class Pro entend rapprocher ses actions des réalités sénégalaises et accompagner les jeunes, les femmes et les acteurs de la société civile dans leur engagement face aux enjeux de la désinformation et de la participation citoyenne. Lire aussi: L’EMI sur tous les fronts: quand Dakar fait battre le cœur de la vérité en Afrique Une équipe jeune, dynamique et visionnaire Le bureau national de Class Pro Sénégal sera dirigé par deux figures déjà bien connues dans l’espace civique sénégalais :Fatou Ba, Coordinatrice nationale, boursière de la première cohorte du programme Voix des Femmes et Filles Médiatrices (VOFEM).Cheikh Fatou Gueye, Coordonnateur adjoint, jeune ambassadeur de la démocratie. Tous deux incarneront, aux côtés d’une équipe locale, la nouvelle génération de jeunes leaders EMI, engagés à renforcer la résilience citoyenne par les médias et le numérique, au Sénégal. « Nous croyons à une société numérique critique, inclusive et éthique. Le Sénégal est un partenaire clé dans cette vision, et nous sommes heureux de pouvoir compter sur des jeunes leaders aussi engagés que Fatou et Cheikh » a déclaré Badal Fohmoh, présidente fondatrice de Class Pro. Lire aussi: VOFEM à Dakar: quand les voix des femmes résonnent au Africa Facts Summit 2025 Une expansion panafricaine en marche L’installation du bureau national au Sénégal n’est pas une simple étape symbolique. Elle représente le début d’un maillage régional qui s’étendra progressivement à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, notamment la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Bénin et le Niger. Partout, le même credo : “L’EMI sur tous les fronts” pour une jeunesse outillée, critique et actrice du changement.

VOFEM à Dakar : quand les voix des femmes résonnent au cœur du Africa Facts Summit 2025

À Dakar, lors du Africa Facts Summit 2025, le stand de Class Pro n’est pas passé inaperçu. Pendant deux jours, journalistes, fact-checkeurs, chercheur·es, féministes et curieux se sont arrêtés pour découvrir VOFEM – Voix des Femmes et Filles Médiatrices, un programme pionnier qui place l’esprit critique et le leadership féminin au cœur de la lutte contre la désinformation et de la promotion de la paix   « Former les femmes à l’éducation aux médias, c’est leur donner le pouvoir de résister à la manipulation et de prendre la parole avec assurance, même en contexte de crise. » confie Badal Fohmoh, fondatrice de Class Pro, qui représentait l’association à Dakar. Lire aussi: L’EMI sur tous les fronts: quand Dakar fait battre le cœur de la vérité en Afrique  Un espace d’échange et d’écoute Au-delà de l’exposition, le stand VOFEM a été un véritable espace de dialogue. Des délégués de Cartooning for Peace, de Factoscope, de l’AFP, de CFI médias, des fact-checkeurs africains, participants curieux, mais aussi des féministes engagées y ont échangé autour d’un même constat : la désinformation genrée demeure un frein majeur à la participation des femmes dans l’espace public et numérique. Les discussions ont mis en lumière la nécessité de multiplier les initiatives locales d’éducation aux médias portées par des femmes, pour des femmes, afin de renforcer leur résilience face aux manipulations en ligne et leur rôle dans la prévention des conflits. Une alliance fidèle avec Fakt Le stand présentait également les fruits d’une collaboration durable entre Class Pro et Fakt, partenaire fidèle de la lutte contre la désinformation au Cameroun. À travers ce partenariat, Class Pro continue de faire vivre son slogan :  L’EMI sur tous les fronts. Cette présence conjointe à Dakar a illustré la force du travail en réseau, où chaque projet, chaque rencontre, devient une pièce essentielle du puzzle continental de la vérité et de l’esprit critique. Perspectives : amplifier les voix médiatrices L’expérience du Africa Facts Summit confirme une conviction chère à Class Pro : la transformation sociale passe par l’éducation critique et la parole des femmes. Les prochaines étapes de VOFEM visent à élargir le programme à de nouvelles régions du Cameroun à travers des formations en présentiel, mais aussi à encourager la création d’un réseau panafricain de femmes médiatrices engagées pour la paix, la vérité et la justice numérique. « Ce sommet m’a rappelé qu’il n’y a pas de petite voix quand il s’agit de défendre la vérité. Chaque échange, chaque regard, chaque histoire partagée à notre stand a renforcé ce lien invisible entre celles qui refusent la désinformation et celles qui construisent des ponts de paix. » conclut Badal. Nous saluons les efforts d’Africa Check pour la mobilisation et la qualité et la pertinence des sujets et des débats.

L’EMI sur tous les fronts : quand Dakar fait battre le cœur de la vérité en Afrique

Les 1er et 2 octobre 2025, Dakar a vibré au rythme de la 4ᵉ édition de l’Africa Facts Summit, le plus grand rassemblement africain consacré au fact-checking et à la lutte contre la désinformation Deux jours intenses, plus de 200 participants venus de 20 pays, des échanges riches entre fact-checkers, journalistes, chercheurs, ONG, institutions et entreprises technologiques. Un seul objectif : bâtir un front commun contre la désinformation. De Vera aux deepfakes : l’innovation au service de la vérité Cette édition a mis en lumière des outils innovants comme Vera, une intelligence artificielle capable de répondre aux questions de vérification sur WhatsApp, Instagram et par appels vocaux. Accessible aussi aux personnes non lettrées, Vera prouve que la technologie peut rapprocher la vérification des communautés les plus éloignées. Autre défi abordé : les contenus générés par l’IA. Grâce à des outils comme Deepfake-o-meter ou ElevenLabs AI Speech Classifier, les fact-checkers explorent de nouvelles méthodes pour détecter les voix et vidéos manipulées. Leçons des contextes africains Le sommet a rappelé une évidence : la désinformation prend racine dans les réalités locales. En Côte d’Ivoire, le fact-checking a émergé dans un climat post-crise marqué par la polarisation médiatique, avant de s’imposer comme une pratique légitime grâce à des prix panafricains. Au Sénégal, la promulgation récente d’une loi sur l’accès à l’information représente une avancée majeure. Dans les zones de conflit comme le Sahel, le Soudan ou la RDC, les journalistes paient un lourd tribut : attaques, répression, exil. Ces vides informationnels laissent prospérer la manipulation. Désinformation genrée : un combat prioritaire Un des moments forts fut la session consacrée à la désinformation sexiste. Les femmes et filles, particulièrement au Sahel, subissent une double violence : en ligne et hors ligne. Harcèlement, usurpation d’identité, menaces… Ces violences conduisent souvent au silence et à l’autocensure. La réponse est claire : former davantage de femmes fact-checkeuses, créer des réseaux de soutien, renforcer les lois et surtout intégrer la désinformation genrée dans les priorités des médias et de l’éducation. L’EMI, socle de toute résilience À l’Africa Facts Summit 2025, la communauté africaine du fact-checking s’est mobilisée pour renforcer la vérité et la résilience numérique. Class Pro y a puisé une conviction : seule l’éducation aux médias peut transformer la vérification en culture citoyenne. Au-delà des constats, une conviction s’impose : la vérification ne suffit pas si elle n’est pas relayée par l’éducation aux médias et à l’information (EMI). Comme l’a rappelé Mouminy Camara du CESTI, la vérification est une pierre angulaire du journalisme. Mais elle doit aussi devenir un réflexe citoyen. Car sans éducation critique, les outils les plus avancés ne suffiront pas à freiner la désinformation.   Célébrer l’excellence Les African Fact-Checking Awards 2025 ont une fois de plus mis en lumière l’importance du travail des journalistes africains. De la lutte contre les rumeurs géopolitiques au Bénin à la vérification d’infox sur la santé en Tunisie, ces prix rappellent que le fact-checking sauve plus que des récits : il protège des vies, des communautés et des démocraties. Class Pro sur le terrain : VOFEM à l’honneur Pendant le sommet, Class Pro a eu le plaisir d’accueillir les participants sur son stand, consacré à VOFEM – Voix des Femmes et Filles Médiatrices, notre programme phare qui forme des femmes et des filles à l’esprit critique et au leadership en contexte de crise. Cette initiative, qui met le leadership féminin et l’éducation aux médias au service de la résolution des conflits, a suscité de nombreux échanges inspirants. Notre collaboration avec Fakt se poursuit dans la même dynamique : un partenariat solide, fidèle à notre engagement commun contre la désinformation en Afrique. Class Pro salue l’élan collectif À Class Pro, nous retenons une leçon majeure de Dakar : la lutte contre la désinformation est un effort collectif qui dépasse les rédactions. Elle implique les écoles, les jeunes, les communautés locales, les médias et les institutions. Notre conviction est plus forte que jamais : l’EMI sur tous les fronts, pour donner aux citoyens africains les clés de la résilience numérique et démocratique. Rendez-vous en 2026 pour poursuivre cette dynamique et bâtir ensemble une Afrique critique, résiliente et debout face à la désinformation.

#JeunesVoixCritiques: une campagne pour valoriser les militants numériques camerounais

À l’ère du numérique, la jeunesse camerounaise représente un formidable moteur de changement social et politique. Mais elle est également confrontée à de nombreux défis : cyberviolences, propagation de la désinformation et rétrécissement de l’espace civique en ligne Face à ces enjeux, en collaboration avec Class Pro  et avec le soutien de Youth Democracy Cohort, notre présidente Badal FOHMOH lance au Cameroun la première phase de #JeunesVoixCritiques. Un projet conçu dans le cadre de la campagne militants numériques du projet Digitalise Youth. Ce programme sera ensuite étendu à l’échelle africaine, afin de créer un réseau continental de jeunes militants numériques engagés. Former une génération critique et engagée Le projet vise à mettre en lumière les jeunes Camerounais en matière d’expression critique, de mobilisation citoyenne et de défense des droits numériques, avec une attention particulière portée aux femmes et filles. À travers des contenus numériques éducatifs et engagés, la campagne encourage la jeunesse à devenir des acteurs éclairés du numérique et de la démocratie. Les objectifs spécifiques sont clairs – Sensibiliser aux droits numériques des femmes et filles, notamment face aux cyberviolences et à la censure genrée. – Développer l’esprit critique face à la désinformation, en particulier en période électorale. – Promouvoir la citoyenneté numérique active et la participation à l’espace civique en ligne. – Valoriser et diffuser les parcours de jeunes militants numériques afin d’inspirer un large public. Lire aussi: VOFEM- voix des femmes et filles médiatrices : un programme pour renforcer le leadership féminin et la médiation  Une méthodologie participative et multimédia La campagne adopte une approche innovante combinant sensibilisation, formation informelle et valorisation des expériences. Elle s’appuie sur : – Des contenus multimédias adaptés aux jeunes : vidéos courtes (TikTok, Reels) pour capter l’attention, vidéos longues (YouTube, Facebook, LinkedIn) pour approfondir les sujets, infographies pédagogiques et billets de blog pour consolider la compréhension. – Des portraits vidéo mettant en lumière 10 jeunes militants numériques camerounais et leur engagement concret. – Un live Facebook interactif pour favoriser le dialogue entre jeunes, experts et acteurs du numérique. – La mobilisation des réseaux partenaires pour amplifier la diffusion et maximiser l’impact auprès du public cible. Un calendrier sur trois mois La campagne se déroulera en trois phases : Mois 1 : Lancement officiel au Cameroun, production et diffusion des premières vidéos et infographies, début des portraits vidéo. Mois 2 : Poursuite des diffusions, organisation du premier live Facebook, co-création renforcée avec les jeunes. Mois 3 : Finalisation des portraits, diffusion des vidéos longues, deuxième live Facebook, évaluation initiale des retombées. Des résultats concrets et durables Grâce à #JeunesVoixCritiques, Badal FOHMOH a travers Class Pro ambitionne de : – Créer une communauté engagée et sensibilisée aux droits numériques, à la désinformation et à la participation citoyenne en ligne. – Outiller les jeunes pour développer un esprit critique face à la désinformation et leur permettre d’agir dans leurs communautés. – Donner une visibilité accrue aux jeunes militants numériques à travers leurs portraits vidéo largement diffusés. – Favoriser un dialogue renouvelé entre jeunes et acteurs du numérique. – Mobiliser et renforcer les réseaux ABC, Class Pro et Jeunes Ambassadeurs de la Démocratie autour des enjeux numériques critiques. Construire un écosystème numérique durable Au-delà de la campagne, #JeunesVoixCritiques s’inscrit dans une vision de long terme : – Les contenus resteront accessibles en ligne comme ressources pédagogiques pérennes. – Les jeunes militants formés deviendront relais et formateurs dans leurs communautés. – La synergie avec les partenaires associatifs et réseaux régionaux ouvre la voie à l’extension de la campagne à d’autres pays africains après la phase camerounaise. – Les enseignements de la campagne nourriront de futurs projets dans les domaines de l’éducation aux médias et à l’information et de la participation numérique. #JeunesVoixCritiques est bien plus qu’une campagne : c’est un appel à la jeunesse camerounaise, et bientôt africaine, à prendre la parole, à réfléchir de manière critique et à construire un numérique inclusif, sûr et démocratique.

Jeunes, blogs et citoyenneté numérique : les leçons du café EMI du 31 août 2025

À l’occasion de la journée mondiale du blog, Class Pro, en partenariat avec SOLIJ, a organisé un Café EMI en ligne le 31 août 2025 autour du thème : blogs engagés et éducation critique : paroles jeunes pour un numérique responsable et une citoyenneté active en période électorale Modéré par Badal Fohmoh, présidente de Class Pro, ce rendez-vous a réuni jeunes blogueurs, journalistes, activistes et experts EMI pour réfléchir ensemble au rôle des blogs et de l’éducation critique dans la construction d’un numérique citoyen. Des interventions riches et engagées Alida Ebo’o, blogueuse et communicatrice, a rappelé l’importance de la voix citoyenne sur les réseaux sociaux. Elle est revenue sur des mobilisations numériques comme le hashtag #LiberezJuniorNgombe, lancé après l’arrestation d’un jeune ayant dénoncé la mal gouvernance, ou encore #ModeAvion, où les Camerounais se sont exprimés sur le coût élevé d’Internet. Elle a également insisté sur #Presidentielles2025 qui vise à montrer l’importance d’encourager l’inscription des jeunes sur les listes électorales et conseillé de toujours véhiculer la vérité à travers le blogging et les prises de parole en ligne. Fabrice Makem, expert en EMI et secrétaire général d’Eduk-Media, a insisté sur la nécessité de développer la pensée critique chez les jeunes afin qu’ils puissent décoder les informations et adopter une posture citoyenne dans l’espace numérique. Salomon Garaobe, blogueur et éditeur de Kubaaru Check, a abordé les biais cognitifs et les risques du sensationnalisme dans la consommation et la production de contenus. Il a plaidé pour la démocratisation du fact-checking et rappelé l’importance de réfléchir avant de partager une information. Claude Sandra Deutou, journaliste et fact-checkeuse, a appelé à multiplier les formations en fact-checking et en EMI afin de démocratiser et démystifier ces pratiques. Selon elle, c’est en renforçant l’esprit critique que l’on peut outiller les jeunes à devenir de véritables acteurs de la lutte contre la désinformation. Bienvenue Atchinale, activiste et coordinateur national de SOLIJ, a partagé son expérience sur les cafés-débats et la présence en ligne comme espaces de discussion citoyenne, plaidant pour une jeunesse plus impliquée dans les débats publics. Trois messages clés à retenir – Les blogs sont des espaces de citoyenneté : ils permettent aux jeunes de s’exprimer, de dénoncer, mais aussi de proposer et de participer au débat démocratique. – L’éducation aux médias et à l’information développe l’esprit critique : elle offre aux jeunes les outils pour décrypter l’information, éviter la manipulation et agir de manière responsable. -La collaboration et la vérité comme boussole : face à la désinformation, le dialogue entre blogueurs, journalistes et fact-checkeurs, ainsi que l’engagement pour la vérité, restent essentiels. Un espace d’échanges et de participation Au-delà des présentations, ce Café EMI a été marqué par des retours d’expériences concrets, des questions pertinentes et des conseils pratiques pour renforcer l’engagement citoyen des jeunes. Merci à toutes et tous pour votre participation et vos contributions ! Ensemble, continuons à bâtir un numérique inclusif, critique et citoyen. Prochain rendez-vous : restez connectés aux activités de Class Pro et SOLIJ pour nos prochaines éditions des Cafés EMI.

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